ête olympique aux Jeux de Paris. Sept Tricolores ont donc décroché le précieux sésame, en Pologne.
« Davina Michel a très bien géré l’enjeu et le stress »
Davina Michel (-75 kg) a arraché sa qualification pour Paris 2024 en s’imposant nettement (5-0) aux dépens de l’Allemande Nicoletta Schoenberger, « une adversaire sérieuse mais dont le style correspondait bien à celui de Davina dans la mesure où elle n’est pas venue la chercher et a plutôt travaillé sur les jambes, analyse Stéphane Cottalorda, entraîneur national en charge de la filière féminine. Si bien que Davina a pu déclencher de loin, à la fois à sa distance et en avançant. Elle a sans cesse préparé ses attaques avec son bras avant sans jamais se coller. Parfois, elle a même délibérément aspiré Nicoletta Schoenberger pour, ensuite, la contrer avec son bras arrière. En somme, la configuration du match a été à notre avantage. Davina a très bien géré l’enjeu et le stress afférant tout autant que son état de forme et son langage corporel. Elle me surprend agréablement par sa capacité à enchaîner les performances de haut niveau malgré la fatigue. Elle fait montre de beaucoup d’engagement et d’abnégation, le tout avec de la constance dans la qualité de ses prestations. »
« Amina Zidani a fait un super combat »
Encore une fois vainqueur avec la manière (4-1), cette fois face à l’Irlandaise Michaela Walsh, Amina Zidani (-57 kg) est restée sur sa lancée fastueuse : « La confrontation a été très tactique dans la mesure où l’Irlandaise ne voulait pas y aller. Mais, dans la mesure où Amina l’a surprise au premier round, Michaela Walsh a alors été obligée d’avancer, ce qui n’est pas le domaine où elle excelle le plus. D’ailleurs, Amina a pu l’aspirer pour mieux la contrer, certes pas forcément sur des enchaînements prolongés mais sans pour autant accepter des phases d’inactivité. Bref, elle a fait un super combat. » Qu’elle devra rééditer, en finale, devant la Bulgare Svetlana Taneva très compliquée à boxer à cause de sa mobilité, de sa grande taille et de ses long segments.
« Wassila Lkhadiri a de réelles qualités mentales »
Devant l’Espagnole Laura Fuertes Fernandez, Wassila Lkhadiri (-50 kg) est encore une fois revenue de manière magistrale pour triompher sur le fil. Et ce, après avoir perdu de manière peu évidente le premier round. « Pour cela, elle a ensuite accentué son pressing, été encore plus efficace dans son cadrage en donnant son bras arrière avec beaucoup d’agressivité et en enchaînant, décrypte Stéphane Cottalorda. Cela a empêché l’Ibère de s’exprimer et l’a contrainte à beaucoup accrocher pour tenter de neutraliser Wassila qui a augmenté le rythme au fil des minutes et su déclencher en séries quand elle était à la bonne distance. Elle n’a rien lâché sans jamais être brouillonne et en respectant la tactique prévue. Il faut vraiment avoir de réelles qualités mentales et déborder d’envie pour ne pas flancher dans ce genre de circonstances. »
« Estelle Mossely a pu se jauger et prendre des repères »
Enfin, Estelle Mossely (-60 kg) a subi une défaite (5-0) dont elle n’a pas à rougir infligée par l’Irlandaise Kellie Harrington. « Le combat a été très tactique et il ne s’est pas passé grand-chose, résume le DTN, Mehdi Nichane. Estelle avait un peu les jambes coupées et donc moins de mobilité après avoir enchaîné trois matchs en une semaine. Elle a eu tendance à tomber sur son bras arrière, ce qui a fait qu’elle ait été moins lisible et parfois un peu brouillonne. Kellie Harrington, qui la craignait, ne s’est pas beaucoup engagée mais a été un peu plus précise et surtout plus relâchée. Mais cela ne n’est pas joué à grand-chose. Estelle a pu se jauger face à la championne olympique et prendre des repères pour identifier ce qu’il faudra faire pour la suite. »
« Billal Bennama a passé un cap »
Chez les hommes, Billal Bennama a été brillantissime pour prendre l’ascendant (5-0) sur l’Anglais Kiaran Macdonald et ainsi décrocher son billet pour les JO de Paris. « Il accompli quelque chose de très fort, insiste Malik Bouziane, entraîneur national en charge de la filière masculine. Il a eu l’intelligence de varier sa boxe, tantôt en avançant, tantôt en procédant en contres et en levant les mains. Et quand il prenait un coup, il en donnait deux derrière. C’était impressionnant. Il a su s’adapter en s’imposant à chaque fois. Il s’est nettement amélioré en ce qui concerne les moyens de défense et les prises d’appui. Il a passé un cap et aura toutes ses chances, en finale, devant le Turc Samet Gumus qui est un contreur qu’il faudra donc provoquer en sachant anticiper. »
« Sofiane Oumiha a fait parler son expérience »
Quant à Sofiane Oumiha (-63,5 kg), il s’est, une fois, de plus rendu les choses faciles pour dominer aisément l’Irlandais Dean Clancy (5-0). « Après un premier round assez équilibré, il s’est complètement lâché, toujours dans le même registre, celui de l’anticipation, du contre et de la vitesse de bras, en remisant dans l’action initiée par son adversaire qui était systématiquement surpris, a apprécié Malik Bouziane. Le tout en accompagnant les coups de l’Irlandais. Sofiane a également fait parler son expérience supérieure. » Qui devrait lui permettre de venir à bout du Géorgien Lasha Guruli, en finale, et ainsi de se parer de son premier titre continental.
« Makan Traoré a manqué de réactivité et de vitesse »
Enfin, Makan Traoré (-71 kg) s’est incliné (5-0) devant le Serbe Vakhid Abbasov qui l’avait dominé en Slovénie et qui n’est pas n’importe qui puisqu’il s’agit du champion d’Europe de la catégorie inférieure. « C’est quelqu’un qui a du métier et qui ne s’engage pas, ce qui n’est pas le type d’adversaire qu’apprécie le plus Makan car il manque encore un peu de réactivité et de vitesse dans ce genre de situation, reconnaît Malik Bouziane. Ce sont des points qu’il va devoir travailler. Le duel s’est résumé à un jeu d’échecs avec très peu d’échanges, Makan a empoché le premier round en étant, lui aussi, attentiste. Il en a fait de même dans le second mais l’a perdu, ce qui l’a contraint à être plus actif dans le troisième. Il aurait dû davantage chercher à aspirer et à provoquer le Serbe qui s’est montré le plus précis. »